Le concept de presse automotrice frémit régulièrement depuis des décennies. Deutz l’a concrétisé en 1993 avec la présentation et commercialisation de la PowerPress 120 H, une machine très aboutie qui a eu ses adeptes.

Voici son histoire. 

Le pressage de la paille, presque inexistant avant l’arrivée des moissonneuse batteuse est devenu capital pour le monde agricole. Il est devenu tellement important de toujours presser plus fort pour le transport, que le format des balles est passé rapidement de basse densité à moyenne densité puis balles rondes et grosses balles carrées.

DEUTZ, qui est un acteur historique important dans le domaine du pressage de pailles et foins grâce aux presses de moyenne densité Deutz-Fahr, a présenté en 1993 à l’exposition Agritechnica (Hanovre) la PowerPress 120 H, une presse automotrice à grosses balles carrées qui restera unique sur le marché. C’est la surprise générale.

A notre connaissance, c’est la seule machine de ce type qui ait été construite. Hesston règne en maitre depuis 1978 sur le nouveau créneau de la presse rectangulaire de gros format. De nombreux constructeurs vont se lancer pour concurrencer la marque américaine. La marque Fortschritt d’Ex Allemagne de l’Est va proposer le modèle 550, une machine performante et robuste peu connue en France. Jusqu’ ici, toutes les presses sont trainées. Néanmoins, DEUTZ estime qu’il y a l’opportunité de proposer une presse automotrice de très haut débit destinée aux très grosses exploitations ou aux entreprises de pressage.

C’est ainsi qu’une étroite collaboration va commencer entre DEUTZ et Fortschritt, pour développer une presse qui sera la synthèse de deux machines : une base automotrice de moissonneuse batteuse DEUTZ Topliner à moteur BF6 L 913 C poussé à 223 ch et la mécanique de la presse Fortschritt 550. Le développement de cette machine sera confié au bureau d’étude de Fortschritt, avec supervision par DEUTZ.

Il en résulte la presse DEUTZ PowerPress 120 H pour le marché de l’Europe de l’Ouest, qui sera dénommée Fortschritt 570 sur le marché des pays de l’Est. Cette presse exceptionnelle peut être équipée de quatre largeurs de pick-up, de 3,4 m, 6,4 m 8,4 m ainsi que 8 m repliable.

DEUTZ est allé très loin pour offrit le meilleur à ses clients : la cabine est la Commander-Cab II des Topliner, avec possibilité d’avoir des caméras de surveillance des noueurs ainsi qu’une caméra arrière. Un chariot de regroupement des balles est proposé, permettant de stocker 12 balles. Cela diminue largement les opérations de roulage au chargement des bottes. Un système de coupe à 14 couteaux, escamotable hydrauliquement est également proposé. De base, le graissage centralisé des noueurs est offert, avec en option un graissage centralisé de 59 points supplémentaires. L’essieu arrière peut être moteur.

Avec une cadence de 38 coups de piston par minute, le piston est alimenté par le convoyeur rotatif à came qui tourne, lui à 76 tr/mn. Le débit annoncé et de 100 balles par heure, ce qui représente un débit impressionnant de l’ordre de 10 ha par heure. La visibilité sur le pick-up est excellente et permet un travail dans un grand confort, avec une très grande autonomie, la presse pouvant recevoir 30 pelotes de ficelle, soit 6 par noueur. La section des balles est de 1,2 m de largeur, 0,85 m de hauteur et de 1,2 à 2,5 m de longueur, ce qui est parfait pour optimiser le transport routier.  

Plusieurs machines PowerPress 120 H ont été vendues en France et ont été utilisées avec entière satisfaction pendant des années. DEUTZ a osé se lancer sur ce marché de niche et restera la seule marque à commercialiser une presse automotrice en collaboration avec Fortschritt. Plusieurs autres grandes marques dont Claas et Krone ont développé des prototypes, mais ne sont pas allés jusqu’à la commercialisation. La carrière de la 120 H s’arrêtera en 1999 après 6 ans de production.